Une histoire cosmique

Willy De Winne

 

UGS : 2014031 Catégorie : Étiquette :

Description

Dialogue, dans le ciel, entre les trois personnes de Dieu. Elles s’expliquent sur la création de l’univers, sur la place de l’homme sur terre et sur la fonction des religions. Un échange qui ne manque ni d’esprit ni de causticité !

Au commencement, il n’y avait pas de commencement, car l’éternité n’en a justement pas ! Il n’y avait que Dieu et le néant, qui coexistaient… depuis l’éternité. En fait, il s’agissait – c’est ainsi qu’on me l’a appris – d’un dieu en quelque sorte « tricéphale » ou « trinitaire », puisque trois personnes constituaient sa substance unique.

Le premier s’appelait Yahvé (ce qui veut dire : celui qui est) et qu’on a appelé Dieu le Père par la suite. Les deux autres sont : le Fils et l’Esprit Saint.

Malgré une égalité fermement proclamée, le Dieu dit « le Père » se comportait tout le temps comme le chef du trio. Le dernier, l’Esprit, se faisait également appeler « le paraclet » ce qui en grec veut dire : « avocat ». Le « Fils », en parlant de lui-même, s’appelait « le fils de l’homme ». Voici pour les présentations générales.

De toute façon, tous les trois ensembles, ne formaient qu’un Dieu, un et unique, éternel et tout-puissant. Et depuis l’éternité donc, ce dieu unique était entouré du néant : « Il était ».

Mais un jour, Dieu le Père, émit l’idée d’en finir avec le néant, car il voulait procéder à la création d’un univers ! Les deux autres se montraient plutôt réticents, car ils n’en voyaient pas l’utilité. (surtout Dieu le Fils !) Mais Yahvé, sans doute grâce à son apparente ancienneté, ne voulait pas démordre de son idée de créer à tout prix.

Il voulait d’abord créer des millions de milliards d’étoiles, des milliards de galaxies, des soleils, des planètes, des trous noirs et autres comètes pour combler quelque peu le vide, qui resterait cependant prédominant. C’est à la suite de cette ferme conviction du Père, que se tient une réunion d’état-major des trois grands afin d’arriver à un consensus pour l’élaboration d’un plan d’exécution.

Mais sans attendre l’avis de ses collaborateurs, Yahvé crée le cosmos. Ensuite, il veut bien prendre l’avis de ses collaborateurs concernant le choix parmi ces amas de galaxies d’une planète élue qu’il appellerait « Terre ».

Sur elle, il créerait la vie, à savoir des milliards d’êtres vivants de toutes sortes. Et parmi ces espèces, une seule serait spécialement créée à son image : l’homme ! Les autres seraient surtout des bactéries, des mousses, des plantes, des animaux etc., mais toutes d’essence très inférieure. Et c’est sur ce projet général, que s’engage la discussion d’état-major :

Le Fils
Ne trouvez-vous pas inquiétant, révérend Père, cette manie de créer et de multiplier ? Ne pourrait-on pas se contenter d’une seule planète et d’un seul être vivant sur votre terre ?

L’Esprit
C’est vrai ! À quoi serviront exactement les milliards d’espèces différentes, que vous comptez créer d’un seul coup ?

Le Père
C’est encore assez vague dans mon esprit. Tout ce que je sais, c’est que j’en vois beaucoup et partout. En tout cas plus d’animaux que d’hommes.

L’Esprit
Ne dites pas que vous allez créer des milliards d’espèces d’une chose dont vous ignorez encore l’emploi.

Le Fils
Est-ce que vous vous rendez compte du travail que vous nous mettez sur le dos ? Nous serons complètement débordés.

Le Père
Il ne faut rien exagérer. Nous ne ferons pas tout cela en une seule fois. Nous avons des millions d’années devant nous pour mener les choses à bien. Il ne s’agit pas de remplir la planète d’un seul coup.

L’Esprit
Vous parlez quand même de millions d’hommes qui peupleront la terre. Mais comment ferons-nous pour créer ces millions d’hommes ? C’est très au dessus de nos possibilités, Vous devez bien le savoir !

Le Père
Rassurez-vous. Je crois avoir trouvé la solution. Ce sont les hommes et les animaux eux-mêmes qui se fabriqueront en série. Nous nous contenterons de lancer les premiers prototypes de chaque série ; le reste se fera automatiquement, avec la seule exception que pour les hommes, créés selon notre image, nous devrons quand même fournir l’âme immortelle à chaque reproduction. Et voilà la solution à votre objection !

L’Esprit
Merci beaucoup ! Mais l’application pratique de votre idée me pose quand même problème.

Le Père
J’ai imaginé plusieurs filières de la multiplication des espèces. Pour l’homme comme pour la plupart des animaux, s’appliquera la méthode dite de « l’accouplement ».

Un mâle, accouplé à une femelle, produira un ou plusieurs enfants, dont je laisserai au « hasard », issu du vide, le soin de déterminer le sexe. Nous devons en effet reconnaître que pour l’impartialité du choix, le hasard possède une supériorité sur nous trois !

Le Fils
Bravo papa ! C’est ingénieux !

L’Esprit
C’est également économique !

Le Fils
Vous aviez parlé de créer l’homme à notre image. Mais lequel des deux : l’homme-mâle ou l’homme-femelle ? Ou peut être les deux ?

Le Père
Disons que le mâle sera fabriqué à notre image dans un premier temps, et ensuite, grâce à une opération chirurgicale, nous créerons le prototype de la femelle. Mais nous insufflerons à la femelle suffisamment de désirs provocants, aptes à exciter le mâle à l’accouplement. Dans cette opération tout sera prévu pour permettre à la femelle de recevoir la semence mâle dans son ventre et de la porter à maturité. Par conséquent Nous relèguerons l’enfantement à la femme, ce qui correspond d’ailleurs, je pense, à l’image divine, préalablement accordée au mâle.

Le Fils
J’entends bien, mais par quel moyen voulez-vous conférer cette marque divine à l’enfant à naître ?

Le Père
Ta question est pertinente. En effet à chaque fécondation dans le ventre de la femme, il s’agira pour nous d’injecter dans le fœtus, une âme immortelle, marque de notre image divine.

Le Fils
Et qui de nous trois va s’occuper de ces injections ? Ce sera lourd !

Le Père
Je pense que cela conviendra le mieux à toi, l’Esprit, puisque le produit à injecter, constitue une sorte de dédoublement de toi-même : une sorte d’anévrisme.

L’Esprit
Je suis d’accord pour admettre que cela se situe dans mes compétences spécifiques, mais je me fais tout de même des soucis, car cette méthode de reproduction risque vite de devenir exponentielle, ce qui impliquerait pour moi une charge excessive et pour les hommes une surpopulation dangereuse.

Avez-vous pensé à ces dérapages probables ?

Le Père
Vous avez raison. Cela posera en effet un problème à terme. Mais j’ai l’idée que les hommes eux-mêmes, en viendront facilement à bout.

L’Esprit
Je me demande bien comment ?

Le Père
En s’entretuant tout naturellement !

Le Fils
Vous n’allez tout de même pas nous dire que les hommes seront périssables ? Qu’ils seront mortels ? Et notre image dans tout cela ?

L’Esprit
Moi non plus je ne suis pas convaincu. Vous dites que les hommes passeront leur temps à s’entretuer. Il me semble, au contraire, que des êtres qui se savent mortels, auront au contraire très peur de se tuer.

Le Père
Pas s’ils se haïssent suffisamment.

Le Fils
Pourquoi se haïraient-ils, puisqu’ils sont tous semblables ?

Le Père
Je me demande qui vous a jamais dit qu’ils seraient tous semblables ? Ce sera exactement le contraire. Il y aura des grands et des petits, des beaux et des répugnants, des scrupuleux et des pervers, des maigres et des obèses, des malins et des attardés.

Je vois même assez bien des couleurs différentes pour leur peau. À mon avis cela devrait aviver les haines et les rivalités.

L’Esprit
Curieuse mentalité pour une créature qui portera notre label d’origine !

Le Père
Il ne faut rien exagérer, car je vois également de la grandeur dans ma création. Je veux séparer la terre des eaux, les îles des continents, les glaciers des gouffres profonds et les montagnes des plaines. Tout cela donnera à l’homme le sentiment de l’inaccessible, de l’immensité du ciel étoilé et même de l’épouvante. Tout cela calmera quelque peu son agressivité.

Le Fils
Dans ce cas, si on vous suit bien, on pourrait appeler la planète terre : planète terreur !

Le Père
Évidemment, je distribuerai aux hommes des orages sans compter, des déluges, des tremblements de terre, des cyclones et des typhons, des laves de feu et tout un éventail de catastrophes : cela renforcera en permanence, chez l’homme, le sentiment de religiosité.

Plus je ferai pleuvoir des cataclysmes sur la tête des hommes, plus ils lèveront la tête pour me chercher et m’implorer.

L’Esprit
Étrange façon de vous rappeler à leur bon souvenir !

Le Père
De toute façon, il en sera ainsi. Amen !

Le Fils
À quoi ? Révérend Père ?

Le Père
Amen. C’est une formule concise pour dire que la discussion est close et que ça suffit comme ça !

L’Esprit
Il me semble, en effet, qu’il y a déjà longtemps que nous discutons pour des prunes.

Le Fils
Longtemps ? C’est quoi ?

Le Père
C’est vrai, l’Esprit a raison de me rappeler que je dois aussi créer le temps, c’est-à-dire le point de départ de la création, de l’histoire et aussi la fin du néant absolu !

Le Fils
Excusez-moi, mais je ne comprends toujours pas.

Le Père
Rassurez-vous, il s’agit simplement d’une donnée abstraite, nécessaire à l’homme mortel. Il lui faudra par exemple un temps pour vivre et un temps pour mourir.

L’Esprit
Cela me paraît assez logique !

Le Père
Que le temps soit donc jusqu’à la fin des temps ! Amen.

L’Esprit
Il nous restera encore à déterminer les segments de temps que nous devrons accorder à toute vie sur terre ! Quel boulot !

Le Fils
Pourquoi ne pas déléguer ce travail au hasard, comme pour le choix du sexe ?

Ce serait plus facile pour nous et, en plus, je ne perçois pas exactement la raison d’être de l’homme mortel sur cette terre.

Le Père
D’accord pour le hasard du temps de vivre. Quant à la motivation de l’homme, c’est son problème, pas le mien ! Moi je me contente de le créer, à lui de se faire une métaphysique. Il y arrivera, croyez-moi, d’autant qu’il aura des millions d’années pour y parvenir.

Le Fils
Et à quoi arrivera-t-il à votre avis ? Vous ne lui laissez aucune chance, à part celle de crever.

Le Père
Justement, c’est bien pour cette raison qu’il se tournera vers la métaphysique et vers ses principales succursales : les sectes et les religions. Vous verrez, celles-ci vont même se battre entre elles pour avoir raison sur la raison de vivre et de mourir de l’homme !

Le Fils
Vous y tenez vraiment ?

Le Père
Parfaitement, que j’y tiens. Si je me donne tant de peine pour créer l’univers et la vie, c’est bien pour être adoré et vénéré !

Le Fils
Ça c’est un comble ! Comment pensez-vous que l’homme puisse en arriver à vénérer un dieu qui ne l’a mis au monde que pour mieux le tuer ?

Le Père
Il ne pensera qu’à mon rôle de créateur-bienfaiteur et oubliera le reste. À la limite et selon les besoins, je pourrais même lui transmettre une promesse à durée illimitée de sa résurrection : cela le calmera et ne nous engagera à rien.

L’Esprit
Autant reconnaître tout de suite que l’homme est un simple d’esprit !

Le Père
C’est vrai. La toute grande majorité des hommes seront des simples d’esprit. Mais il faudra néanmoins compter aussi avec une minorité lucide qui, à la longue, pourrait se montrer dangereuse. Il faudra les tenir à l’œil, mais là aussi nous pourrons faire confiance aux religions de tout poil. Elles se chargeront de pourchasser, d’excommunier et de liquider ces minorités.

Le Fils
Et pour la majorité des simples d’esprit, comment feront-ils pour vous témoigner leur amour ?

Le Père
Je laisse ce détail mesquin à leur imagination ; et là encore, à l’ingéniosité des Églises. Pour ma part, je leur en mettrai plein la vue. Une simple fleur suscitera leur émotion, quelques rayons du soleil couchant les gaveront de béatitude et ils n’auront pas assez de mots pour me remercier de la vie que je leur donne, sans même penser à la mort. D’ailleurs, ils vivront comme s’ils étaient éternels comme nous.

Le Fils
Pour que les hommes en arrivent à nous adorer avec autant d’aveuglement, vous devez au moins leur donner une vie de rêve sur cette terre.

Le Père
Même pas ! À quelques très rares exceptions près, les hommes auront une vie de forçats, qu’ils cuveront dans la famine, la crasse, la misère, le désespoir et la fatigue.

Et ce seront justement ceux-là, mes plus ardents adorateurs !

D’ailleurs, cela me rappelle que je dois également créer un tout nouveau concept, inconnu dans l’univers cosmique, à l’usage exclusif des hommes. Il s’agit de leur inculquer le sens du bien et du mal. Bien entendu, je m’arrangerai pour qu’ils me considèrent comme le bien suprême !

L’Esprit
Fort bien, mais comment leur faire comprendre ce qui est mal ?

Le Père
Là encore, je compte beaucoup sur les religions pour échafauder toute une construction basée sur le mal suprême et qui sera l’exact contraire de moi.

Le Fils
C’est-à-dire ?

Le Père
Par exemple : ils pourraient l’appeler « Satan ». Ils le rendraient responsable de tous les maux !

L’Esprit
Cela me paraît tout de même une voie dangereuse. Ne pensez-vous pas que cela impliquerait une liberté d’appréciation exagérée, laissée aux sectes et aux églises ?

Le Père
Bon, je l’admets. Aussi nous faudra-t-il surveiller l’évolution du concept.

Je n’exclus d’ailleurs pas, à un moment opportun, d’envoyer un message personnel en clair aux hommes, formulé en quelques commandements concis. Le premier se rapportera évidemment à moi, et tout le reste en découlera.

Le Fils
Encore un travail difficile et délicat en perspective pour nous !

Le Père
Ce sera surtout une tâche pour les religions et les sectes, qui seront enchantées de faire croître et embellir mon message, pour définir plus en détail ce qu’on sera obligé de faire et ce qu’il sera interdit de faire ! Mais j’admets volontiers que leur plus grande erreur, consistera à en faire de trop, à exagérer leur pontification, au point de se rendre ridicules à force de surenchères.

L’Esprit
Oui, c’est certain. C’est ce que je disais : c’est trop risqué.

Le Père
Il n’y a aucun danger, puisque nous serons toujours prêts à désavouer la religion qui se serait rendue risible à force d’inventer toujours de nouvelles inepties. Dans ce cas, elle passera la main à une nouvelle secte, qui pourra même devenir une grande religion ! Et ainsi de suite…Voilà l’astuce !

L’Esprit
Fort bien, mais pour revenir à la création, combien de temps allez-vous passer à faire tout ce programme ?

Le Père
Six jours : pas un de plus !

L’Esprit
Je crois que vous surestimez un peu vos possibilités, et surtout les nôtres.

Le Père
Pas du tout. J’ai établi mon planning : tout sera fait en six jours et ce sera bien. Le septième jour, je m’accorderai un jour de repos et je le bénirai.

Le Fils
Le bénir ? Curieuse idée ! C’est encourager officiellement la paresse de l’homme, alors que vous tenez à ce qu’il ne jure que par le travail.

L’Esprit
Le Fils a raison : il faudrait plutôt maudire ce septième jour ou même le supprimer.

Le Père
Peu importe. Ce septième jour sera un jour de repos, le jour du Seigneur pour tous les hommes et il en sera ainsi, basta ! Enfin, je veux dire amen ! Je n’aime pas les tièdes et encore moins ceux qui hésitent pour tout. Par conséquent, je Vous dispense de toute coopération à ma création. Et puis merde ! Faire l’univers en six jours tout seul, avec les galaxies, les étoiles, les voies lactées, les trous noirs, tous les vivants et les invivables, ce n’est finalement pas la mer à boire. Et puisque vous êtes sceptiques pour la suite, je le prouverai en faisant tout cela tout seul, sans l’aide de personne. Et on verra que ce sera bien !

Le fils et le paraclet ont suivi avec appréhension l’exécution du plan paternel. Depuis lors, c’en est fini de leur éternelle quiétude, car ils ont maintenant des tracas incessants et croissants à force d’être impliqués, malgré eux, dans les avatars des réalisations paternelles.

De plus en plus souvent, ils sont obligés d’intervenir dans des situations inextricables, provoquées surtout par le libre arbitre que le père a voulu, à tout prix, accorder aux hommes.

Dés le début de la création déjà, l’obéissance exigée par Dieu le Père, s’est opposée au libre arbitre de la première femme et de son compagnon, ce qui a provoqué la première confrontation entre Yahvé et le premier couple. Depuis lors, les trois grands ont dû intervenir sans cesse sur la planète pour corriger les hommes.

Le fils, en particulier, se souvient d’un avatar, où il a dû se faire passer pour un charpentier, afin de prêcher la bonne parole sur la planète. Mais l’affaire a mal tourné, lorsqu’il a eu l’idée de s’emparer du trône royal par un coup d’État qui, après avoir bien commencé, a lamentablement échoué, surtout à cause des scribes et des religieux. Ceux-ci ont même obtenu qu’il soit cloué sur une croix. Et ainsi, comme il n’a pas respecté sa parole donnée d’un retour très, très proche, en gloire et en royauté, c’est l’Esprit Saint qui a dû, bien malgré lui, prendre le relais et s’occuper des relations publiques avec la planète.

Celui-ci, en visitant la planète, a cependant été plus prudent que son collègue-dieu, car tantôt il a pris la forme d’une blanche colombe, tantôt de petites flammes qui ont rendu les spectateurs polyglottes. C’est lui qui souffle sur l’Église, le corps mystique de son collègue-dieu, et qui distribue les délégations divines à tous les clercs, du plus haut, le pape infaillible, au plus humble des diacres et les investit ainsi de pouvoirs divins qui promettent le paradis à tous ceux qui leur obéissent.

Le Fils a également passé le relais à sa maman, la Sainte Vierge. Pour apparaître un peu partout en Occident, celle-ci s’est arrangée pour se débarrasser – provisoirement sans doute – de son corps humain pour prendre l’apparence d’un ectoplasme. Mais pour commencer ses apparitions elle dû attendre le jour où en 1850, elle a été officiellement déclarée « de réception immaculée ». Ensuite, et malgré ses succès théâtraux sur la planète, elle devra néanmoins attendre encore un siècle en plus pour que « son assomption corps et âme, auprès de son fils » soit reconnue officiellement par l’Église de Rome.

La très Sainte Trinité, exclusivement mâle, comporte trois personnes dont un « fils engendré mais non créé ». Des trois, il est le seul a avoir été engendré. Aucun des trois n’a évidemment été créé, car tous les trois sont éternels. Un des trois existait donc déjà avant d’être engendré.

Il convient ensuite de préciser la paternité de ce fils engendré.

Celui-ci n’est pas le fils de Joseph, le mari de sa mère, ni même le fils de son Père-Dieu, car le père biologique qui l’a vraiment engendré est l’amant de sa mère et qu’on appelle L’Esprit Saint. C’est par lui qu’il a été engendré dans le sein de sa mère, et de ce fait « le fruit de ses entrailles » s’est trouvé être béni. L’enfantement n’a cependant pas empêché la mère de rester vierge. L’évidence est péremptoire.

Ce demi-dieu, issu de l’accouplement d’un dieu et d’une mortelle a été engendré dans un but divin bien précis. En effet, ce fils de trois possibles pères, devait venir se sacrifier et « répandre son sang » pour permettre enfin, à son supposé et rancunier Dieu le père, de pardonner aux nouveaux -nés un péché qui leur a été attribué « par héritage » par ce même Dieu le père, alors qu’ils ne l’ont même pas commis. J’espère que cette clarification vous aura bien éclairé et affermi votre foi en la Sainte Trinité et en son représentant sur terre.

En attendant, le fils, qu’on attend depuis deux millénaires, car il avait formellement promis de revenir dans un très proche avenir, au cours de la même génération, ne s’est plus montré sur cette planète.

Et c’est ainsi que se termine cette histoire cosmique, et personne n’est au courant des intentions divines futures dans le chef des trois très grands.

Propos dépourvus de toute authenticité, pensez-vous ? Mais, jusqu’à plus ample informé, la parole de Dieu n’a-t-elle pas toujours été transcrite par des hommes ? en quoi cette transcription-ci ne vaut-elle pas ses incontournables concurrentes ?

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Informations complémentaires

Année

2014

Auteurs / Invités

Willy De Winne

Thématiques

Foi, Questions et options philosophiques, politiques, idéologiques ou religieuses, Religions